Syrie : la bombe « Mehlis »

Publié le par adnane

Mehlis. A elles seules, ces six lettres incarnent dorénavant la menace qui pèse sur Damas. Le rapport Mehlis, du nom du magistrat allemand en charge du rapport d'enquête de l’Onu sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, a fait l’effet d’une bombe diplomatique ...

  • DERNIERE INFO:
    Assassinat Hariri: l'Onu s'apprête à accentuer la pression sur Damas
    Le Conseil de sécurité de l'Onu s'apprêtait à accentuer la pression sur la Syrie à partir de mardi, en insistant tout d'abord sur la nécessité d'une coopération totale de Damas à l'enquête internationale sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.
  • REPERES: Le rapport de la Commission d'enquête de l'Onu
  • La Commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat Hariri
  • CHRONOLGIE: Le Liban depuis l'assassinat de Rafic Hariri


    FOCUS:
    La bombe "Mehlis"

    Mehlis. A elles seules, ces six lettres incarnent dorénavant la menace qui pèse sur Damas. Le rapport Mehlis, du nom du magistrat allemand en charge du rapport d'enquête de l’Onu sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, a fait l’effet d’une bombe diplomatique que la Syrie aura énormément de mal à gérer.

    Si le rapport n’apporte rien d’extraordinairement nouveau sur l’affaire Hariri, estiment les commentateurs, la teneur du document, jugé « politique » par certains, en dit long, en revanche, sur la volonté de la communauté internationale (ici parrainée par la France et les Etats-Unis) d’en découdre avec le régime de Bachar Al Assad.

    En pointant explicitement du doigt les services secrets syriens, le rapport de la commission Mehlis formalise davantage les accusations portées contre Damas par les observateurs au lendemain de l’attentat de Beyrouth du 14 février 2005.

    Le rapport considère notamment qu’il y a « des preuves convergentes montrant à la fois l'implication libanaise et syrienne dans cet acte terroriste. C'est un fait bien connu que le renseignement militaire syrien a eu une présence envahissante au Liban au moins jusqu'au retrait des forces syriennes à la suite de la résolution 1559. Les anciens hauts responsables de la sécurité au Liban étaient désignés par lui ». 

    La machine est donc mise en marche et l’Onu s’apprête à augmenter d’un cran la pression sur la Syrie. Des sanctions internationales risquent d’être prises à l’encontre du régime de Damas.

    Pour beaucoup, l’engrenage dans lequel est engouffrée la Syrie a pour dynamique le contexte géopolitique du Moyen-Orient. La nouvelle donne régionale induite par l’intervention américaine en Irak dicterait cette pression sur Damas.

    Damas après Bagad ?

    Nombre d’analystes rappellent que la Syrie a été étiquetée par l’administration Bush « Etat appartenant à l’axe du mal » et qu’il est insupportable pour Washington de voir son champ de vision d’une « démocratisation » de la région à partir de Bagdad obstrué par Damas.

    Ce rapport de l’Onu sera-t-il l’élément catalyseur d’une intervention militaire en Syrie ? Damas après Bagad ? L’hypothèse nourrit de plus en plus les débats.

    Des éléments de similitudes avec la période de gestation de la guerre en Irak sont relevés. Il faut dire que l’effervescence diplomatique au sein de l’Onu, autour de ce rapport Mehlis, n’est pas sans rappeler les gesticulations d’avant guerre en Irak, avec la différence notable que les grandes puissances sont moins divisées qu’au sujet de l’Irak. La France notamment rejoint la position des Etats-Unis. La Russie néanmoins n’oublie pas son passé d’allié traditionnel de Damas.

    Ceci étant, un scénario de type irakien est peu probable. D’abord, parce que l’expérience du bourbier irakien et ses deux milles soldats morts est douloureusement vécu par l’Amérique qui devrait réfléchir deux fois avant de se laisser tenter par une nouvelle aventure militaire. L’Opinion américaine hier manipulée sur le thème des armes de destruction massive est en outre moins prompt à se laisser aujourd’hui abuser par un nouveau rapport.

    Ensuite, et paradoxalement parce que la détermination du camp néo-conservateur aux Etats-Unis est « suicidaire ». En effet, Damas doit aussi penser que l’équipe en place à la Maison Blanche est imprévisible et qu’il n’est pas exclu que malgré les nouveaux sacrifices et les risques d'instabilité pour le monde cette équipe reparte en guerre.

    A cet égard, la bombe « Mehlis » ressemble plus à une arme dissuasive et il n’est pas exclu que la Syrie change de comportement.

Publié dans boudenib

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A
la politique c'est le jeux des menteurs il faut pas croire ni le Melis, ni les syriens
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